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  • Les notations

La promotion particulière de ce commandant n’avait rien d’exceptionnel à cette époque. Je l’ai déjà dit, elle procédait de circonstances historiques extraordinaires pendant lesquelles certains Français avaient pris des risques inouïs. en ce sens, elles étaient méritées. Cependant, la filière normale était le concours, même si le facteur chance a toujours été un tantinet injuste. il obligeait le candidat à faire l’effort d’acquérir les connaissances nécessaires à l’aptitude au grade convoité. en cas d’échec, il restait toujours au perdant une formation de base qui l’assurait dans son emploi.

Mais il y avait une autre forme d’accès aux grades : l’avancement au “choix”.
Les postulants devaient remplir des conditions d’ancienneté, avoir un passé exempt de faute grave et une manière de servir habituelle démontrant leur capacité à exercer le poste souhaité. Ce qui était le cas des candidats malchanceux. Mais certainement pas celui des petits “fayots”, laudateurs ou courtisans empressés auprès de la hiérarchie locale initiatrice des propositions faites à la commission de nomination.

Pourtant, les petites magouilles, copinages et autres favoritismes existaient dans les services. Je devais en faire rapidement l’expérimentation.

Après mes stages d’élève-officier, j’ai été nommé officier stagiaire (sous-lieutenant) à la brigade de nuit (N) du septième arrondissement. Tout était nouveau pour moi, les locaux, la ville (je venais de banlieue), le personnel dont l’importance numérique était impressionnante : 165 hommes, comparée au poste que je venais de quitter à sceaux, 35 hommes (il n’y avait pas de femmes, les premières, 50 pour toute la France, n’arriveront qu’en 1980 !).… et je tombais au moment des propositions pour l’avancement au choix !

Heureusement mon prédécesseur, retraité, n’en avait fait que deux. Après étude des deux dossiers, je réunis le collège des brigadiers-chefs et des brigadiers pour connaître leurs opinions forcément plus avisées que la mienne. Le cas du deuxième ne me posait pas de problème, il correspondait à la description du candidat méritant, situation d’ailleurs confirmée par l’ensemble des gradés. Quant à celui présenté en premier, les termes élogieux, voire dithyrambiques des rapports de mon ancien m’avaient rendu perplexe. Cet homme avait tant de qualités que je voulus m’en rendre compte personnellement.
D’abord en prenant le conseil du premier brigadier-chef, second de l’officier commandant la brigade, en place depuis de longues années et connaissant parfaitement tout son monde. Mes soupçons me furent confirmés par ce collaborateur intègre et je décidais de surseoir la transmission de mon rapport.

J’appris que les meilleures qualités du candidat procédaient des menus services qu’il rendait à mon prédécesseur, notamment en le conduisant chez lui à chaque fin de service. Je ne devais d’ailleurs pas tarder à prendre la suite de l’ancien. Très respectueusement, j’eus droit aux mêmes gracieusetés. inutile d’ajouter la médiocrité, même la nullité professionnelle du postulant.

J’étais de plus en plus hésitant. Ce fut lui-même qui me détermina à prendre la décision de ne pas le proposer.

Un jour de repos, j’eus la surprise de le voir arriver à mon domicile avec son épouse qu’il tenait, m’a-t-il affirmé, à me présenter. il m’apportait un coffret d’alcools de luxe avec deux verres à cognac. J’étais stupéfait et prêt à refuser ce cadeau
imprévu et, au demeurant déplacé… et ça devait se voir à l’air penaud de mon bienfaiteur. Il ne prolongea pas longtemps sa visite.

Mon brigadier-chef confident me fit remarquer que je risquais de provoquer un remue-ménage dans la haute hiérarchie locale peu habituée à un changement aussi soudain. La routine (encore elle) voulait que le nouvel arrivé continue les pratiques locales. Comment expliquer qu’un élément de qualité puisse, du jour au lendemain, perdre ainsi tout crédit. Pour éviter ce scandale, je transmis un rapport prudent, mais
plus près de la réalité.

Il fut quand même nommé. A-t-il cru que mon argumentation avait été convainquante ? Ce qui est sûr, c’est que son nouveau chef n’a pas à me remercier.

« Tu vois, jeune con, tu t’adaptes ! »

Tous les fonctionnaires sont notés et ces notes importent beaucoup aux candidats aux concours. si elles sont trop basses, l’accès aux examens leur est refusé. Mais, comme disait Coluche « Marcel s’en fout, il ne se présente jamais ! »

Cette notation est révisée chaque année et comporte différents critères d’appréciations fixées par la direction générale ; règles précisées par une circulaire très détaillée envoyée dans tous les services et qui devraient être appliquées selon les mêmes méthodes. Théoriquement, le système paraît donner des garanties suffisantes de probité. Ce n’est évidemment pas toujours le cas tant les interprétations locales peuvent être variables.

Elles devraient refléter le comportement habituel du fonctionnaire sur l’année en cours et n’être modifiées qu’en fonction des changements éventuels d’attitude pendant cette durée et non sur l’humeur du notateur au moment de leur attribution. Bien sûr pour obtenir ce résultat, il faut que le juge connaisse l’intéressé ou au moins qu’il dispose sur lui d’informations crédibles. C’est le chef de brigade qui a cette responsabilité : l’officier de paix, appellation variable, on l’a vu, selon les époques. il n’y a pas de problème lorsqu’il est en place depuis au moins un an. Mais si c’est un nouveau qui a la malchance d’arriver, comme dans l’anecdote précédente, à l’époque des notations, il se pose un problème, vite résolu puisqu’il dispose du collège des gradés anciens.

J’ai eu cette chance lors de mon premier stage d’élève officier, au commissariat de Gentilly. Alors que je présidais cette réunion dans un bureau situé au premier étage, notre attention fut attirée par un tumulte provenant du poste de police, à l’étage au-dessous. Le commandant venait de faire une entrée fracassante et engueulait tout le monde. Je le connaissais de réputation, mais c’était la première fois que je
me trouvais devant lui. Ce n’était pas un parachuté mais il avait franchi tous les échelons sans participer aux concours. on disait dans les services que sa proche parenté
avec Vincent Auriol, président de la Quatrième république, lui avait permis d’éviter ces obstacles. Lui-même, d’ailleurs, ne s’en cachait guère. Je me souviens l’avoir vu parader, alors brigadier, dans la voiture d’escorte du président lors des cérémonies officielles sur les Champs-elysées. C’était d’autre part un fort bel homme.

A Boulogne, nous avions un père tranquille. A Gentilly, c’était le Croquemitaine.
ses interventions se soldaient toujours par des sanctions, sa discipline relevait plus du plaisir de punir que d’exercer vraiment un contrôle de la tenue. (Du “cul au couvercle”, toujours !) il adorait se cacher pour surprendre et tout lui était bon. Une vraie “raclette” pour parler jargon pro.

Il avait réussi à pénétrer dans le poste à l’insu du planton qui, d’après lui, bavardait avec une femme, ce qui était considéré à cette époque puritaine, comme une faute grave. Courtecuisse le planton, prétendait, lui, donner un renseignement à une passante, illustration patente de la lutte du pot de terre contre le pot de fer.

il décida de présider lui-même à l’attribution des notes et assaisonna Courtecuisse à sa sauce piquante. Tellement que le malheureux risquait sa comparution en commission de révocation. C’était disproportionné face à l’ambiguïté de la faute commise. Tous les assistants restaient sans voix, embarrassés et tournaient leur regard vers le jeune officier.
Il fallut que je prenne la défense du condamné.

Je fis remarquer que la chute vertigineuse de la note chiffrée transmise ainsi à la direction provoquerait une demande d’explication par rapport spécial et qu’en cas de transmission au conseil de discipline, l’intéressé serait assisté par des syndicats qui ne comptaient pas parmi ses meilleurs amis. Bref, qu’il fallait réfléchir. C’est ce qu’il fit.

« Puisque vous êtes si malins, vous les jeunes officiers, et bien reprenez votre dossier et démerdez-vous », trancha-t-il en se levant. Courtecuisse était réhabilité.

De cette date, du peu de temps que j’ai passé à Gentilly, il m’a toujours eu à la bonne. « Comment ça va Duriez ! » hurlait-il lorsque les hasards du service nous mettaient en présence au cours de manifestations sur la voie publique. J’appris même que c’est à Gentilly que j’avais obtenu la meilleure note de fin de stage.

« P’tit con, toi aussi, tu fayottes ! » (la voix de ma conscience commence à m’échauffer les oreilles).

Puisque j’en suis à dénigrer les commandants, autant en terminer sur ce chapitre.

J’ai déjà cité le cas des parachutés pour certains pas très à l’aise dans leurs fonctions.
Je pense maintenant aux originaux que j’ai personnellement connus et avec les-quels les élèves officiers avaient affaire au cours de leurs stages. Une sorte de brouille infuse semblait opposer les deux grades, conséquente à leur différence d’âge et de culture incitant à des affrontements dès le premier contact.

Pour faire court, je limiterai mon exposé à l’instruction des jeunes concernant l’emploi des effectifs qui avait été totalement négligée aux générations précédentes. en deux mots, il s’agit de respecter l’ordre d’une formation dès l’instant qu’elle a été constituée et de n’en disposer, quel que soit son propre grade, qu’après en avoir avisé le chef désigné, quel que soit le sien. Ceci afin que chacun sache où se trouvent les gens que l’on a placés sous ses ordres. Ce principe simple échappait totalement à mes aînés qui piochaient ça et là des gardiens pour leur confier des missions autres que celles qui leur avaient été données par leur hiérarchie, désorganisant ainsi un service parfois laborieusement mis en place. il s’en suivait toujours une pagaille préjudiciable. en voici quelques exemples.

Un jour anniversaire de la Libération de Paris, j’avais reçu la mission de participer à la mise en place d’un jalonnement de sécurité sur l’itinéraire que devait emprunter, rue de rivoli, des véhicules militaires. il s’agissait de maintenir le public sur les trottoirs.

Comme pour tout événement de cette importance, la direction avait prévu un service d’ordre d’ensemble où tout était prévu en détail, notamment les emplacements et les consignes pour chaque secteur. Une circulaire, également détaillée, était envoyée à chaque officier participant aux opérations. Tout aurait dû bien fonctionner, au moins pour la mise en place du dispositif. il suffisait que les intéressés prennent connaissance la veille du jour “J” des instructions le concernant.

Je venais de faire placer ma section par mes brigadiers et je commençais un tour d’inspection lorsque je m’aperçus qu’il me manquait un groupe d’hommes et, par conséquent, que mon secteur de responsabilité était découvert. Je ne fus pas long à découvrir que cet effectif m’avait été soustrait par un commandant d’un autre secteur.

Je renvoyais mes hommes à leurs places, avec consigne formelle à leurs gradés inquiets, de refuser tout déplacement éventuel. Je n’attendis pas longtemps la réaction de l’officier supérieur. il gueulait tant que je l’ai planté là et confirmé mes ordres à ma troupe.

Peu de temps après, calmé et passant en voiture, il m’a avisé que je serai convoqué au cabinet du Directeur général dès le lendemain.

J’attends encore cette convocation.

Jour anniversaire du 11 Novembre, à l’Arc de Triomphe. Mon secteur de responsabilité se trouvait sur le musoir etoile-Champs elysées et consistait à garder un emplacement libre réservé aux anciens combattants de 14-18 qui devaient être décorés par le président de la cinquième république, Charles de Gaulle en personne ! service important prévu comme on sait par une circulaire très détaillée. impossible de se tromper.

Mon service mis en place, bien avant l’arrivée du grand public, le carré réservé protégé par des barrières, chaque participant dûment informé des consignes particulières, je pouvais être tranquille.

L’heure avançant, le public envahissait peu à peu tous les espaces libres et nous avions bien du mal à réserver le carré des anciens “poilus”, lesquels, en raison de leur âge et pour certains de leur état de santé, ne devaient arriver qu’en dernière minute… pourtant : mêmes tribulations qu’à l’Hôtel de Ville !

Un instant détourné de ma surveillance avait suffi pour qu’un commandant, surgi de je ne sais où, me fauche quelques hommes, qui plus est, pour les placer de l’autre côté des Champs-elysées. imaginons la scène pour les récupérer. L’image de ces deux officiers se disputant des hommes sur une chaussée encombrée de véhicules, plus ou moins officiels qui se dirigeaient vers les lieux des cérémonies.

« Vous avez trop de monde, clamait mon pillard, pour votre tout petit secteur vide. » Le temps m’était compté. inutile de lui expliquer que j’attendais, d’un instant à l’autre, mes anciens combattants. il aurait dû le savoir, il avait, lui aussi, reçu sa circulaire, mais il aurait fallu la lire !

Celui-là me fit amende honorable lorsqu’il vit arriver ceux que j’attendais et surtout le Grand Charles… Peut-être avait-il relu ses ordres écrits ?

Ma conscience n’ayant fait aucune observation, je continue :
Beaucoup plus tard, en mai 68, je n’étais plus stagiaire mais il restait encore quelques spécimens de la génération précédente.

Une réserve d’intervention de nuit dans les sous-sols du Grand-Palais signifiait qu’un départ pour le Quartier Latin était plus que probable. il convenait donc de se tenir prêt et de s’organiser solidement dès la prise de service pour une intervention à risques. en d’autres termes, vérification du matériel et surtout pas de pagaille.

J’avais constaté que mon supérieur, un capitaine cette fois, n’avait pas les mêmes préoccupations. il bavardait, chahutait avec d’anciennes connaisances retrouvées à l’occasion de sa présence au Grand-Palais. il avait même refusé de m’indiquer
son nom lorsque je lui avais posé la question, ajoutant « Je suis l’oPP, ça doit vous suffir. » (officier de paix principal, appellation d’alors).

Alarmé par son attitude, j’avais instamment recommandé à mes gradés de s’en méfier et leur avais rappelé qu’ils n’avaient qu’un seul chef.

La situation à saint Michel paraissait calme, je décidais de prendre contact téléphonique avec mon service statique, le central 7e arrondissement. (il n’y avait pas de téléphone dans les salles de réserve). Ma courte absence a été suffisante pour que mon capitaine embarque en catastrophe pour le quartier d’Auteuil où il se produisait des incidents, me laissant seul sur place. Furieux contre mes gradés qui s’étaient laissés intimider, je décidais de prendre une voiturette radio pour rejoindre ma section. En raison des événements, le trafic radio était intense et de toute façon il était hors de question que je demande par radio la position de mon effectif.

Du 16e arrondissement, il avait d’ailleurs été envoyé sur divers points et chaque fois je changeais d’itinéraire pour le rejoindre. Le terminus était la constitution d’un barrage à saint-Germain-raspail. C’est là que je retrouvais tout mon monde… et mon capitaine s’emberlificotant dans la jugulaire de son casque qu’il avait, dans sa hâte, coiffé devant-derrière. Heureusement, les émeutiers ne sont pas passés par là.

Je passe sur les explications orageuses.

J’appris plus tard, qu’il avait passé sa carrière assis derrière un bureau et remis à la tenue à sa nomination peu de temps avant son départ à la retraite.
Allons, finissons-en avec les commandants, ils pourraient croire que je leur en veux. Après tout, j’en fais tout de même partie.

Elève-officier je me souviens avoir participé au service d’ordre à l’occasion de la fête aérienne du Bourget. Ma mission était d’assurer une réserve de secours en cas d’accident ou d’incident, chute d’aéronef, par exemple. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que deux commandants me chapeautaient. Que faisaient-ils là ? L’effectif d’une section (25 hommes) est confiée à un brigadier-chef, voire à un élève-officier ; pour un commandant, il y a une compagnie (quatre sections) et ils étaient deux !
Peut-être avaient-ils mon éducation pour mission ? Messieurs Clémenceau et Coupechoux, n’en semblaient pas étonnés. oh ! ils ne m’ont pas gêné ; toute la tournée de service, ils n’ont fait que papoter comme des grandmères dans le petit bureau mis à leur disposition. ils ne m’ont même pas demandé quelles étaient mes consignes ni cherché à savoir ce qu’ils faisaient là !

Comment ces deux-là ont-ils gravi les échelons ? Mystère, cela fait partie des Gaietés de l’Administration.

Heureusement pour moi, ma réserve n’a pas eu à intervenir. J’ai peut-être évité un affrontement.

Je précise que tous ces exemples sont peu nombreux, à croire qu’ils m’ont été réservés.
Le principe d’unités constituées, on l’a vu, est important, indispensable même pour éviter la dispersion des effectifs. Mais il a, lui-aussi, ses faiblesses, ainsi…

L’etat-Major gardait à sa disposition plusieurs sections qui constituaient une réserve de première intervention pour un événement important imprévu. Une policesecours centrale, en quelque sorte. Lorsque la situation était calme, le personnel allait à l’entraînement au tir à Champs-sur-Marne où se trouvait un stand de tir qui ravissait
les riverains, excédés par les détonations journalières. Quand le car de transport était dépourvu de radio, l’officier recevait une voiturette radio afin de rester en contact avec la salle de commandement.

Il m’est arrivé de conduire ainsi une formation.

Il fallait évidemment que les deux chauffeurs restent en contact visuel. Pourtant, une fois, je suis arrivé seul au stand de tir, le car était déjà là. et son chauffeur, fier de connaître un itinéraire plus court, s’attendait à des félicitations. il reçut une engueulade. il n’avait pas pensé, et le gradé non plus, qu’il aurait pu y avoir un appel radio urgent détournant la section sur un autre itinéraire.

A l’inverse, mais beaucoup plus tard, un autre tour m’est arrivé. J’étais commandant de la 61e compagnie d’intervention et nous rentrions à notre base après une manifestation qui nous avait fait largement dépasser notre horaire de fin de service. Le car de commandement en tête, suivi de quatre cars de transport, filaient à vive allure sur l’autoroute bien dégagée, lorsque mon chauffeur se trompant de sortie, s’engagea dans la bretelle d’entrée au Marché d’intérêt National de rungis. impossible de faire demi-tour. evidemment, tous les cars suivirent, même ceux qui auraient pu éviter l’erreur du premier, tellement il est naturel dans les C.i. de rester groupés.

Il fallait voir la tête de l’employé au péage ! voyant arriver un tel convoi, sirènes hurlantes. il ouvre les barrières en catastrophe persuadé que quelque chose de grave se passe au MiN… et son effarement lorsque quelques instants plus tard, le même cinéma se filme pour demander la sortie, le convoi ayant fait demi-tour à la première place assez large pour permettre la manoeuvre.

Le brave homme ne comprit que lorsqu’il reçut des explications téléphoniques du standardiste de la 61e. « Quelle bande de cons ces flics ! » (tiens, elle se réveille).

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